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L’histoire des premières sucreries de betteraves remonte au Blocus continental ou Napoléon voulut doter la France de cette nouvelle culture.  Il déploya toute son autorité et un décret du 25 mars 1811 imposait même la culture forcée de betteraves : en 1812, 32000 hectares devaient être cultivés et le décret du 12 janvier créait des écoles pour la fabrication du sucre de betteraves. La prohibition du sucre de canne s’étend dans l’empire entier l’année suivante en 1813.

Fondée en 1874, la sucrerie connut jusqu’à la première guerre mondiale  beaucoup de difficultés de financiéres. Elle dut fermer ses portes à la fin de la guerre 1914-1918. Preuve que la sucrerie a été en prise directe avec ses planteurs : les producteurs de betteraves se groupèrent pour la remettre en service au lendemain de la Grande Guerre. Hélas, la société ainsi fondée ne disposait pas de capitaux suffisants pour assurer l’expansion et la modernisation de la sucrerie. Les planteurs durent la céder à un groupe privé qui jusqu’à la seconde guerre mondiale se révéla incapable d’en assurer une rentabilité convenable. Dans les années 20, le directeur de la « La Compagnie Sucrière et Agricole de Lieusaint » se nommait Amédée de Laissardière . La société non rentable à l’époque appartenait à la veille des années 40 à une famille de juifs russes qui avait tenté de vendre leur firme à Monsieur Pageot. Ce dernier déclina l’offre et préférait se consacrer à la sucrerie de Montereau.

 C’est le père de Ferdinand Béghin , Henri,  qui finalement en avait fait l’acquisition en 1941 et entreprit enfin de la moderniser et d’assurer des bases économiques solides en liaison avec les planteurs de betteraves. En 1924 le syndicat de planteurs de betteraves de la sucrerie de Lieusaint avait été fondé sous la présidence de Jacques Angrand, agronome de talent et négociateur hors pair qui sut créer entre industriels et planteurs des liens de solidarité et de respect mutuel.


 La localisation géographique de la sucrerie de Lieusaint  allait être un atout à cette époque comparativement à une autre sucrerie de la société, celle de Corbehem dans le Pas de Calais : le centre de gravité de la culture betteravière allait se déplacer du Nord-Pas de Calais vers la région parisienne (Beauce et Brie) la Somme et l’Oise dans les années 50 (La culture betteravière vivra plus tard une véritable évolution géographique dans les années 1960 - 1970 en migrant en Champagne et dans la Marne devenue alors première région betteravière française)


1941 est aussi l’année de la création du Groupement National Interprofessionnel de la production betteravière et des industries de transformation de la betterave est créé par la loi afin de traiter et de régler les questions de la culture et de la répartition des betteraves ainsi que l’organisation des marchés (7 aout 1941).

La sucrerie distillerie de Lieusaint devient la propriété de la famille Béghin, elle est dirigée depuis  le berceau historique de Thumeries dans le Nord par Monsieur Malle, beau frère de Ferdinand et un autre parent monsieur Pollet.

Au décès de son père Henri en 1944, Ferdinand Béghin devient le patron de l’entreprise familiale et imposera en 1959 le changement de statut juridique en société anonyme. Une autre date importante dans la vie de la société sera 1956 années de l’introduction en bourse pilotée par Jean-Marc Vernes administrateur à l’époque.

La sucrerie de Lieusaint était une des sucreries les plus modernes en Europe dans les années 1960.


En 1968, la branche sucre de la société F.Béghin  possède quatre grosses entités sucrières traitant environ 5000 tonnes de betteraves par jour dont celle de Thumeries travaillant 2500 tonnes de betteraves  par jour avec une raffinerie de 500 tonnes de sucre par jour. Ce site thumerisien histoique hébergeait naturellement le siège social de la société dénommée F. Béghin puis Béghin-Say.

 

En 1974, le centenaire de la sucrerie fut célébré en présence de Ferdinand Béghin.

 

La sucrerie distillerie vit sa dernière campagne betteravière en 1988.


L’effectif se composait de 63 permanents et de 80 saisonniers en période de campagne betteravière (90 jours environ d'octobre à décembre).

Les salariés permanents seront reclassés pour certains dans d'autres sites du groupe Béghin-Say, pour d’autres mis en préretraite (15 personnes) Les mesures sociales dans le cadre du FNE (fond national pour l'emploi) permettaient de partir en "préretraite" dans des conditions bien plus souples et avantageuses qu'aujourd'hui. Enfin, le solde du personnel fut licencié ...

Dans les services administratifs, quelques salariés quittérent la sucrerie de Lieusaint avant sa fermeture: mutations dans le Groupe ou recherche volontaire d' emploi à l'extérieur de Béghin-Say. Le personnel du site "en sursis" savait que les emplois à Lieusaint étaient gravement menacés depuis quelques annés.


Les planteurs de betteraves livreront désormais les betteraves à la sucrerie de Nangis. La plus grosse sucrerie d' europe à Connantre dans la Marne devait récupérer les betteraves de celle de Lieusaint mais l'éloignement géographique entre les deux sites obligea à pratiquer une opération plus complexe de transfert via Nangis.


Le site sera dépollué en 1995 permettant d’achever la démolition et la sucrerie finalement rasée.

A l'emplacement de l'ex site agro-industriel, un espace vert borde la gare de Lieusaint-Moissy ultra moderne.

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